31 déc. 2010

Vendredi, 8 octobre 2010.

Voilà 101 jours que nous avons fait appel à la MAIF, dans le cadre de la clause de « défense et recours » de notre contrat, pour obtenir une assistance juridique et technique dans ce contentieux qui nous oppose au chantier naval PEDRO BOAT, à Zuidbroek, au nord des Pays-Bas, suite à un incident technique sur notre bateau, encore sous garantie constructeur. Le dossier a été enregistré à la MAIF le 29 juin dernier, sous le numéro M 10 0628578K.
Il y a exactement  100 jours que le bureau CUNNINGHAM-LINDSEY EST de Metz (57) a été missionné par la MAIF pour assurer l’expertise des responsabilités dans le sinistre et l’évaluation du préjudice. Le dossier est enregistré en « Plaisance & Maritime » sous le n° 2010-076064/RVI.
Nous sommes obligés de constater que la valeur ajoutée apportée au règlement de ce dossier est aujourd’hui encore, après 100 jours, de 0% tout juste. Malgré deux rendez-vous d’expertise sur place, à Strasbourg, malgré de nombreux échanges avec nous et avec le technicien du port KOEJAC de Strasbourg, à l’occasion desquels nous l’avons alimenté de documents, de compte rendus et de photos, l’expert de CUNNINGHAM-LINDSEY EST n’a toujours pas réussi à pondre son rapport.
Est-ce si compliqué ? De quoi s’agit-il donc ?
Dans la nuit du 28 au 29 juin, dans la soute moteur du bateau, une conduite d’eau chaude a éclaté, juste après le coude de sortie du chauffe-eau. 
L’eau bouillante et la vapeur dégagées ont copieusement arrosé le combiné chargeur-onduleur Mastervolt, qui n’a pas du tout supporté le traitement : le verdict de Mastervolt est clair, il est irréparable. L’éclatement de la conduite d’eau est due au mauvais fonctionnement du thermostat du chauffe-eau : en effet, une fois démonté, en présence de l’expert, ce thermostat apparait tordu,
 
il ne pouvait donc pas tenir son rôle. Normalement, la soupape de sécurité dont est équipé le chauffe-eau aurait dû permettre à la surpression créée par la surchauffe du chauffe-eau de s’échapper, mais elle n’a pas fonctionné. C’est donc le premier point faible après le chauffe-eau qui a lâché.
Il est a peu près certain que le thermostat du chauffe-eau n’a jamais fonctionné correctement ; en effet, il est tellement mal placé, à moins de 15 centimètres du combiné chargeur-onduleur, que personne n’aura eu envie de le démonter (en le tordant - forcément !) après la construction du bateau, sauf raison majeure au chantier même, dont nous n’aurions pas connaissance. Si l’incident ne s’est pas produit plus tôt, c’est tout simplement parce que nous n’avons, au cours de notre navigation de Zuidbroek à Strasbourg, fait que des courtes haltes dans les ports. De plus, comme au Pays-Bas le branchement électrique est payant au travers de prises de type « parcmètre », qui coupent dès que les 50 centimes mis dans l’automate sont consommés, nous avons toujours branché le chauffe-eau pour le strict temps nécessaire, surtout que nous avions de l’eau chaude en arrivant aux étapes, du fait du fonctionnement du moteur.
Nos dernières étapes en France ont été un peu plus longues, en particulier celles de Nancy, Lutzelbourg, Saverne et Strasbourg. Par ailleurs, à ces étapes le branchement électrique était compris dans le forfait journalier. Le chauffe-eau est donc resté branché plus longtemps, de jour et de nuit ; nous partions du principe que de toutes façons, il coupait une fois l’eau chauffée. C’est à Saverne, notre troisième étape longue, que les premières fuites se sont déclarées sur le chauffe-eau. La vanne de sécurité n’assurant pas son rôle (ce que nous ne savions pas), c’est le coude de sortie d’eau chaude qui s’est desserti, petit à petit. Cette fuite a été signalée à Pedro-Boat, qui a autorisé la réparation de l’étanchéité à notre arrivée à Strasbourg, dans le cadre de sa garantie constructeur. Mais dès lors que le coude a été bien étanche, comme la vanne de sécurité avait oublié qu’elle avait un rôle à jouer, il fallait bien que la pression parte ailleurs ! Ce qui explique notre nuit agitée du 28 au 29 juin, et qui explique que nous avons un chauffe-eau à changer, un combiné chargeur-onduleur à changer, beaucoup d’heures de main d’oeuvre et des frais de stationnement à quai depuis plus de 3 mois, sans pouvoir profiter de notre bateau. S’agissant d’un vice caché constructeur, la responsabilité de Pedro-Boat est clairement engagée, quoiqu’ils en disent.


Bien, Monsieur l’expert, l'essentiel est fait ; si vous dites maintenant à votre secrétaire de faire un « copier » [CTRL C] et un « coller » [CTRL V] des paragraphes ci-dessus, votre rapport sera fait. Il suffira de mettre une page à entête CUNNINGHAM-LINDSEY dans l’imprimante avant d’éditer.

Ce qui est particulièrement édifiant dans le contentieux en cours, c'est que PEDRO-BOAT ait si mal réagi. Voilà un chantier naval qui construit des bateaux depuis 30 ans - la coque d'Apoutsiak porte le numéro 1665 - mais dont le responsable réparations-maintenance a pour seule réaction, en juin, de renvoyer la faute vers KOEJAC, dont le mécanicien aurait dû, selon lui, (re) vérifier le réglage du thermostat après avoir réparé l'étanchéité. En présence d'un incident de ce type, cette réaction est incompréhensible de légèreté, de désinvolture, de désintérêt du client. C'est purement et simplement choquant.

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