29 sept. 2011

29 septembre 2011.

Après une saison de navigation 2011 réussie et sans incidents, APOUTSIAK affiche aujourd'hui 616 heures moteur. Combien de fois avons-nous été interpelés et félicités lors de nos étapes dans les haltes nautiques ou dans les ports : "vous avez un beau bateau !" ... et combien de fois avons-nous pensé "oui, c'est bien vrai, mais dommage que ce soit un Pedro".
En effet, le constructeur s'entête à faire porter le chapeau de la défaillance de son chauffe-eau à la Société Koejac, alors que cette dernière n'a fait qu'intervenir dans le strict cadre d'un devis descriptif de travaux validé par Pedro Boat. Pedro Boat continue d'affirmer qu'il aurait fallu vérifier le réglage du thermostat après la réparation de l'étanchéité des sorties du chauffe-eau et ajoute, aujourd'hui "et la soupape de sécurité" ... tiens, tiens ? Et pourquoi pas le branchement électrique ... les fusibles ou la mise à la terre ... ou l'âge du capitaine ?

Dans la dernière lettre à notre assureur, de juillet 2011, Pedro Boat va même jusqu'à écrire "durant cette saison [l'été 2009], ils [c'est à dire nous] ont utilisé le bateau avec beaucoup de plaisir et sans problème y compris de chauffe-eau" ... 
Devons-nous décoder :  " une saison entière ? sans problèmes ? c'est bien assez, non ! Que veulent-ils de plus ! "

31 déc. 2010

Vendredi, 18 juin 2010.

Je signale au chantier  Pedro-Boat un petit souci de fuite d’eau sur notre chauffe-eau. L’eau goutte au coude de sortie d’eau chaude. Cette fuite étant peu importante, je propose à Pedro-Boat de faire évaluer le problème à notre arrivée à Strasbourg et, avec leur permission, de faire réparer par l’atelier du port Koejac. Le responsable maintenance de Pedro me demande de faire faire un devis par Koejac.

Vendredi, 25 juin 2010.

Le devis est envoyé au chantier Pedro ; il porte sur 92.50 € ; comme il est rédigé en français, je prends soin de le traduire en allemand, ma langue d’échange Pedro-Boat. En même temps je leur  signale qu’une réponse urgente s’impose car la fuite tombe sur le boîtier qui protège les contacts électriques du chauffe-eau, ce qui nous a déjà fait disjoncter une fois. 
La réponse arrive vite : « le prix est correct, faites réparer, nous vous rembourserons dans le cadre de la garantie ».

Lundi, 28 juin 2010.

Le technicien de Koejac répare la fuite cet après-midi. Soucieux de bien faire, il refait l’étanchéité des deux coudes du chauffe-eau : l’entrée d’eau froide et la sortie d’eau chaude ; il sèche très soigneusement les contacts électriques avant la remise sous tension du chauffe-eau.

Nuit du 28 au 29 juin 2010.

Vers 3 heures du matin, nous sommes réveillés par un puissant chuintement continu ; en nous levant nous constatons qu’un énorme nuage de vapeur  s’échappe des ouïes de ventilation du moteur et que cela gargouille affreusement sous le plancher du carré ! Je comprends vite que c’est le chauffe-eau qui s’emballe. En ouvrant la soute-moteur, je constate qu’un jet d’eau bouillante et de vapeur s’échappe du chauffe-eau et arrose copieusement le combiné chargeur-onduleur ; il y a déjà beaucoup d’eau en fond de cale. Mon premier réflexe est de couper l’alimentation électrique du chauffe-eau, puis l’alimentation de la pompe de pression d’eau, ce qui met fin au geyser d’eau bouillante après quelques secondes. Nous sommes enveloppés de vapeur, notre bateau est transformé en un vrai sauna. Je mets la pompe de vidange en route, pour évacuer un maximum d’eau de la soute, mais au bout de 2 à 3 minutes, le combiné chargeur-onduleur rend l’âme ; nous faisons tout sauter : le disjoncteur du bateau, celui de notre borne à quai et même le disjoncteur principal du port !
Il est entre temps 3h20 du matin, il n’y a rien d’autre à faire que de retirer la prise de quai pour éviter tout incident au cas où les disjoncteurs en amont réenclencheraient automatiquement, de fermer tous les coupe-circuits et de nous recoucher … mais nous ne dormons plus guère cette nuit.

Mardi, 29 juin 2010.

Dès le matin, le technicien de Koejac vient évaluer l’ampleur des dégâts. Il constate que c’est la conduite d’eau chaude qui a éclaté, juste après le coude dont il a réparé  l'étanchéité la veille. Selon lui, le thermostat n’a pas fonctionné correctement, ce qui a eu pour conséquence que le chauffe-eau a surchauffé ; normalement, la vanne de sécurité aurait dû lâcher de la pression, mais elle n’a pas joué son rôle, si bien que c’est le tuyau au contact de la partie la plus chaude  -le coude de sortie d’eau chaude- qui a lâché. Il teste le combiné chargeur-onduleur : l’élément onduleur semble fonctionner encore, mais l’étage chargeur crépite dès qu’on le met sous tension … et finit par faire à nouveau disjoncter. Il nous établit un raccordement direct sur la prise de quai en 220 V et nous pose un chargeur de batteries provisoire, pour assurer l’alimentation en 12 Volts.
Pressentant une succession de rejets et renvois de responsabilité entre Pedro-Boat et Koejac sur ce sinistre survenu juste après une intervention de l’atelier Koejac, je fais tout de suite une déclaration de sinistre auprès de notre assurance, la MAIF, en demandant la mise en œuvre de la clause de « défense et recours ».
Dans l’après-midi,  je fais parvenir un message descriptif de l’incident à Pedro-Boat. Le responsable réparation-maintenance me rappelle le lendemain matin, pour me poser une seule question : « est-ce que le technicien de Koejac a pris soin de re-régler le thermostat après la réparation de la fuite ? » ; je réponds par la négative, en rappelant ce que j’ai écrit : le technicien a soigneusement fait sécher les contacts avant remise en service. « Dans ce cas, ce sinistre est de la responsabilité de Koejac ; le technicien aurait dû vérifier le thermostat avant de remettre le chauffe-eau en service ». Je suis abasourdi : depuis quand des gouttes d’eau sur des contacts électriques dérèglent-elles un thermostat, qui n’est qu’un bilame mécanique ? Je demande à mon correspondant de bien vouloir me mettre sa réponse par écrit, afin que je puisse la communiquer à Koejac et à mon assureur.
Nous voilà donc, le 30 juin, avec notre bateau encore neuf et toujours sous garantie, bloqués à Strasbourg et dans l’impossibilité de naviguer, parce que le chantier naval Pedro-Boat se défausse lâchement en rejetant la faute sur « l’autre », ignorant complètement que deux dispositifs ont été défaillants, le thermostat et la vanne de sécurité, et oubliant que le technicien de Koejac n’a fait que respecter scrupuleusement le devis présenté et approuvé par Pedro, qui prévoyait « vidange du chauffe-eau, réparation de fuite, remise en eau, remise en service » ; il n’était pas question de vérification du thermostat. Personne, chez Pedro, n’avait attiré l’attention du technicien de Koejac sur la nécessité de le faire … Nous sommes très déçus de la réaction de Pedro-Boat.
Il nous faut maintenant faire confiance à notre assurance et à l’expert qu’elle a désigné dès aujourd’hui. Nous espérons bien sûr un règlement rapide, dans un délai raisonnable de 4 à 6 semaines, ce qui nous laisserait quelque deux mois de fin de saison pour naviguer encore un peu.
Mais cela commence assez mal. La MAIF nous oriente vers le Cabinet OFEA-EXPERTISES à Metz : lors de mon premier appel téléphonique, c’est le Cabinet CUNNINGHAM-LINDSEY qui s’annonce ; il y a eu fusion-reprise, à la MAIF on n’est pas au courant. La MAIF nous indique le nom d’un correspondant dans le cabinet d’expertise, qui nous informe avec amusement qu’il est expert en chaudières et chauffe-eau d’habitations ; il promet de transmettre notre dossier à un collègue, expert naval.

Vendredi, 2 juillet 2010.

L’expert convoque le premier rendez-vous d’expertise pour le 15 juillet à 12h30 (sic !) : voilà quelqu’un qui travaille très dur et qui pense que les autres font de même ! J’ai beaucoup de mal à faire déplacer ce rendez-vous à 14 heures, ce qui correspond un peu mieux aux heures d’ouverture du chantier Koejac. Je tombe des nues quand l’assistante de l’expert me demande, au téléphone, de me charger de la convocation de Pedro-Boat ! C’est tellement gros que je lui fais part de mon étonnement et lui demande de me mettre cela par écrit … le message de confirmation ne m’est jamais parvenu, Pedro-Boat est convoqué par une autre voie.
Nous n’avons aucune envie de rester à Strasbourg jusqu’au 15 juillet, sans eau chaude (sauf à faire tourner le moteur pendant ~30 minutes !), dans une chaleur étouffante et avec  le peu de confort qu’offre le port Koejac. Nous laissons donc  les clés d’Apoutsiak chez Koejac et rentrons chez nous, en accord avec l’expert, à qui j’envoie un long rapport circonstancié et quelques photos.

Jeudi, 15 juillet 2010.

Seul Koejac est présent à la réunion autour de l’expert. Contrairement à l’usage et au grand étonnement de tous, Pedro-Boat ne se donne pas la peine de venir ou de se faire représenter. C’est bien sûr une nouvelle déception pour nous !
L’expert fait démonter le fameux thermostat ; on constate qu’il était tordu et que dans cette configuration, il ne peut pas assurer son office. Et la vanne de sécurité ? on n’en parle pas. Sur ma proposition, agréée par l’expert, le technicien de Koejac a déjà démonté le combiné chargeur-onduleur et l’a envoyé à Mastervolt pour diagnostic et devis. La réponse ne se fait pas attendre : l’appareil est irréparable.

Mercredi, 21 juillet 2010.

Nous avons un diagnostic clair, que l’expert me confirme au téléphone : le chauffe-eau ne régule pas depuis le début, parce qu’il a été monté avec un thermostat tordu, donc défectueux ; le combiné chargeur-onduleur est hors service ; les deux appareils doivent donc être remplacés à neuf et dans le cadre de la garantie, s’agissant d’un vice constructeur et d’un dommage collatéral provoqué par ce vice.
Cela parait tellement limpide et tellement simple, et pourtant …

Début août 2010.

Alors que je le questionne pour la seconde fois sur les suites de l’expertise, l’expert évoque le fait qu’il faudra qu’il envisage la traduction de son rapport à l’attention de Pedro-Boat, dont le siège est aux Pays-Bas … plus de 15 jours se sont écoulés depuis la réunion d’expertise, quelle foudroyante efficacité ! Il évoque aussi la perspective d’une nouvelle réunion d’expertise « contradictoire », convoquée en recommandé avec accusé de réception, en respectant un délai réglementaire de 21 jours.
Maintenant, nous commençons à perdre tout espoir de pouvoir encore naviguer cet été … Mais peut-être cet automne, quand même ?

Samedi, 14 août 2010.

Malheureusement, la situation va encore se dégrader. La convocation à cette nouvelle réunion d’expertise est envoyée le 12 août, pour un rendez-vous le 7 septembre, alors qu’il n’y a toujours pas la moindre ligne de rapport depuis l’expertise du 15 juillet. 
Nous recevons une copie de la convocation envoyée à Pedro-Boat : elle est en français (sic !) pour une meilleure compréhension sans doute ! La réunion est fixée à 10h00, dans le texte il est précisé à l’attention de Pedro-Boat que « dans le cas où vous n’assisteriez pas ou que vous ne seriez pas représentés à la réunion d’expertise du mardi 7 septembre à 10h05, vous vous exposeriez à … » : généreusement, on leur accorde 5 minutes de délai de grâce avant de les menacer de « conclusions opposables ». C’est assez édifiant comme formulation, et surtout cela ne sert à rien : je suis convaincu que Pedro-Boat ne viendra pas !

Dimanche, 15 août 2010.

Je fais un message à notre assureur, pour l’informer de mes entretiens téléphoniques avec  l’expert, pour me plaindre du manque de célérité de celui-ci et pour demander si on ne peut pas, maintenant que le diagnostic est clair, prendre la décision de réparer tout en gardant les pièces défectueuses en cas de contestations de Pedro-Boat.

Lundi, 16 août 2010.

L’assurance répond qu’elle prend bonne note de mes échanges oraux avec l’expert et m’informe qu’elle le questionne de son côté. Pas de réponse à ma question sur la décision de faire réparer.

Vendredi, 27 août 2010.

Mon correspondant MAIF m’informe de ses démarches … dont les résultats sont absolument probants : la recherche de contact avec l’expert n’a pas abouti, il est en vacances ; message a été laissé à son assistante pour qu’il contacte l’assurance dès son retour …

Jeudi, 2 septembre 2010.

J’adresse un nouveau message au gestionnaire de notre dossier à la MAIF, pour lui demander un rendez-vous téléphonique avant notre départ pour Strasbourg. Sans réponse de sa part, je l’appelle le 3 septembre. Je voudrais savoir ce qui doit se passer à Strasbourg le 7 septembre et la conduite à tenir à l’égard de l’expert. Notre gestionnaire de dossier ne peut pas me prendre au téléphone,  « il est en ligne … », son assistante prend message … mais je ne serai pas rappelé.

Lundi, 6 septembre 2010.

Message de mon correspondant MAIF : je m’en doutais, il n’avait rien à m’annoncer, en tout cas rien de neuf : « A l'issue du prochain rendez-vous, de demain, l'expert doit adresser un dossier à PEDRO BOAT pour obtenir la prise en charge de la réparation ». Personne n’est capable de m’expliquer à quoi a servi le rendez-vous d’expertise du 15 juillet dernier, puisqu’il faut un nouveau rendez-vous alors qu’il n’y a aucun élément nouveau à verser au dossier.

Mardi, 7 septembre 2010.-

A notre arrivée au port Koejac, notre expert est déjà là ; il est en train de s’informer du prix du combiné chargeur-onduleur (déjà !) … Je suis très en colère, mais j’essaie de me contrôler, tout en ne me donnant guère de mal pour masquer ma mauvaise humeur.
Il n’y a personne d’autre : comme le 15 juillet, Pedro-Boat ne s’est pas déplacé. L’expert nous explique que l’absence de Pedro étant maintenant dûment constatée après convocation dans les délais réglementaires, notre assurance va pouvoir enclencher un recours à leur encontre. Quand je lui demande de m’expliquer pourquoi sa visite du 15 juillet n’a pas été suivie d’un rapport, envoyé à Pedro-Boat, qui aurait permis au chantier naval de prendre connaissance de son constat sans avoir à faire 2 fois 800 kilomètres de déplacements et, éventuellement, d’accepter ou de contredire ses conclusions, il n’a que des réponses évasives, auxquelles je ne trouve pas beaucoup de sens : "ils auraient pu contester les conclusions", "ils auraient pu mettre son rapport au panier, cela aurait pu rester sans suites", "cela n’arrive jamais qu’un constructeur ne se déplace pas" …
Quand je demande à l’expert s’il a trouvé une solution pour la traduction de son rapport, il me répond qu’il va l’envoyer au siège de sa société, à Paris, où quelques collègues sont compétents en anglais. On me permettra de m’étonner qu’un expert en nautisme, domaine où l’anglais en quasiment la langue officielle, ne soit pas capable de rédiger en anglais.
Je suis très remonté contre cet expert que je ne trouve ni diligent ni efficace, enfermé dans sa procédure de réunion autour de sa personne et de sa fonction, dont sortirait une note synthétique de 10 à 15 lignes d’accord amiable, mais incapable – en tous cas pour ce que je constate jusqu’à présent - de pondre un rapport argumenté, complet et circonstancié, mais je ne dois pas me tromper :
l’entière responsabilité de notre été gâché revient à Pedro-Boat,
qui ne s’intéresse pas du tout à ce qui s’est passé. Devant un incident de cette nature et de cette gravité - un chauffe-eau qui surchauffe, une vanne de sécurité défaillante, des dégâts collatéraux importants - un chantier naval soucieux d’un minimum de démarche qualité aurait envoyé un technicien dans les plus brefs délais, au moins pour comprendre ce qui s’est passé, éventuellement pour améliorer son choix de composants, ses plans (le combiné chargeur-onduleur est monté à moins de 15 centimètres du chauffe-eau, on pourrait peut-être lui trouver une autre place) ou ses procédures de contrôle-qualité, aussi pour arranger la situation d’un client qui n’a pas acheté (relativement cher de surcroît) un bateau de plaisance pour le laisser à quai. Pedro-Boat aurait même pu s’épargner un peu de distance en se faisant représenter par son concessionnaire de Maastricht (qui parle un français parfait) ou son agent d’Auxerre, mais préfère jouer la « chaise vide ».
Le slogan publicitaire de Pedro-Boat est « A choise for life » … pas si sûr ...

Vendredi, 10 septembre 2010.

Par message, j’attire l’attention de mon correspondant MAIF sur le fait que notre expert n’évoque pratiquement jamais la défaillance de la soupape de sécurité du chauffe-eau ; son fonctionnement normal aurait pourtant dû éviter l’éclatement de la conduite d’eau à la sortie du chauffe-eau. Le lendemain, je reçois copie d’un message envoyé à CUNNINGHAM-LINDSEY : la MAIF a fait suivre mon message à l’expert ; mon correspondant MAIF en profite pour rappeler à l’expert qu’il est en charge de ce dossier depuis fin juin et qu’on attend toujours « un minimum d’information » de sa part … on semble s’impatienter du côté de la MAIF.

Samedi, 21 septembre 2010.

J’adresse une lettre de réclamation à la MAIF, en recommandé avec AR, pour me plaindre des lenteurs dans cette affaire et demander qu’on autorise enfin la réparation de notre bateau. 
A suivre …

Mercredi, 29 septembre 2010.

Mon correspondant MAIF me fait suivre copie d'une lettre de l'expert, datée du 20 septembre ; 13 jours après la réunion d'expertise du 7 septembre, il s'octroie encore 15 jours supplémentaires pour faire parvenir un rapport préliminaire ; il n'est pas en état de produire son rapport définitif parce qu'il n'a pas reçu tous les devis demandés !  C'est "la faute aux autres" en somme ; il oublie juste que rien n'a changé depuis le rendez-vous d'expertise du 15 juillet dernier et que son rapport préliminaire devrait être disponible depuis fort longtemps.

Mercredi, 6 octobre 2010.

On s'inquiète d'Apoutsiak chez PEDRO BOAT : nous venons de recevoir une lettre dans laquelle le chantier se dit désolé que la situation soit toujours au point mort. Il semble que l'on souhaite chercher, avec nous, une solution qui nous permettrait de profiter à nouveau de notre bateau.
C'est un peu tardif comme réaction - rappelons que le sinistre date du 29 juin ! - mais mieux vaut tard que jamais. J'attends avec impatience la suite ...

Vendredi, 8 octobre 2010.

Voilà 101 jours que nous avons fait appel à la MAIF, dans le cadre de la clause de « défense et recours » de notre contrat, pour obtenir une assistance juridique et technique dans ce contentieux qui nous oppose au chantier naval PEDRO BOAT, à Zuidbroek, au nord des Pays-Bas, suite à un incident technique sur notre bateau, encore sous garantie constructeur. Le dossier a été enregistré à la MAIF le 29 juin dernier, sous le numéro M 10 0628578K.
Il y a exactement  100 jours que le bureau CUNNINGHAM-LINDSEY EST de Metz (57) a été missionné par la MAIF pour assurer l’expertise des responsabilités dans le sinistre et l’évaluation du préjudice. Le dossier est enregistré en « Plaisance & Maritime » sous le n° 2010-076064/RVI.
Nous sommes obligés de constater que la valeur ajoutée apportée au règlement de ce dossier est aujourd’hui encore, après 100 jours, de 0% tout juste. Malgré deux rendez-vous d’expertise sur place, à Strasbourg, malgré de nombreux échanges avec nous et avec le technicien du port KOEJAC de Strasbourg, à l’occasion desquels nous l’avons alimenté de documents, de compte rendus et de photos, l’expert de CUNNINGHAM-LINDSEY EST n’a toujours pas réussi à pondre son rapport.
Est-ce si compliqué ? De quoi s’agit-il donc ?
Dans la nuit du 28 au 29 juin, dans la soute moteur du bateau, une conduite d’eau chaude a éclaté, juste après le coude de sortie du chauffe-eau. 
L’eau bouillante et la vapeur dégagées ont copieusement arrosé le combiné chargeur-onduleur Mastervolt, qui n’a pas du tout supporté le traitement : le verdict de Mastervolt est clair, il est irréparable. L’éclatement de la conduite d’eau est due au mauvais fonctionnement du thermostat du chauffe-eau : en effet, une fois démonté, en présence de l’expert, ce thermostat apparait tordu,
 
il ne pouvait donc pas tenir son rôle. Normalement, la soupape de sécurité dont est équipé le chauffe-eau aurait dû permettre à la surpression créée par la surchauffe du chauffe-eau de s’échapper, mais elle n’a pas fonctionné. C’est donc le premier point faible après le chauffe-eau qui a lâché.
Il est a peu près certain que le thermostat du chauffe-eau n’a jamais fonctionné correctement ; en effet, il est tellement mal placé, à moins de 15 centimètres du combiné chargeur-onduleur, que personne n’aura eu envie de le démonter (en le tordant - forcément !) après la construction du bateau, sauf raison majeure au chantier même, dont nous n’aurions pas connaissance. Si l’incident ne s’est pas produit plus tôt, c’est tout simplement parce que nous n’avons, au cours de notre navigation de Zuidbroek à Strasbourg, fait que des courtes haltes dans les ports. De plus, comme au Pays-Bas le branchement électrique est payant au travers de prises de type « parcmètre », qui coupent dès que les 50 centimes mis dans l’automate sont consommés, nous avons toujours branché le chauffe-eau pour le strict temps nécessaire, surtout que nous avions de l’eau chaude en arrivant aux étapes, du fait du fonctionnement du moteur.
Nos dernières étapes en France ont été un peu plus longues, en particulier celles de Nancy, Lutzelbourg, Saverne et Strasbourg. Par ailleurs, à ces étapes le branchement électrique était compris dans le forfait journalier. Le chauffe-eau est donc resté branché plus longtemps, de jour et de nuit ; nous partions du principe que de toutes façons, il coupait une fois l’eau chauffée. C’est à Saverne, notre troisième étape longue, que les premières fuites se sont déclarées sur le chauffe-eau. La vanne de sécurité n’assurant pas son rôle (ce que nous ne savions pas), c’est le coude de sortie d’eau chaude qui s’est desserti, petit à petit. Cette fuite a été signalée à Pedro-Boat, qui a autorisé la réparation de l’étanchéité à notre arrivée à Strasbourg, dans le cadre de sa garantie constructeur. Mais dès lors que le coude a été bien étanche, comme la vanne de sécurité avait oublié qu’elle avait un rôle à jouer, il fallait bien que la pression parte ailleurs ! Ce qui explique notre nuit agitée du 28 au 29 juin, et qui explique que nous avons un chauffe-eau à changer, un combiné chargeur-onduleur à changer, beaucoup d’heures de main d’oeuvre et des frais de stationnement à quai depuis plus de 3 mois, sans pouvoir profiter de notre bateau. S’agissant d’un vice caché constructeur, la responsabilité de Pedro-Boat est clairement engagée, quoiqu’ils en disent.


Bien, Monsieur l’expert, l'essentiel est fait ; si vous dites maintenant à votre secrétaire de faire un « copier » [CTRL C] et un « coller » [CTRL V] des paragraphes ci-dessus, votre rapport sera fait. Il suffira de mettre une page à entête CUNNINGHAM-LINDSEY dans l’imprimante avant d’éditer.

Ce qui est particulièrement édifiant dans le contentieux en cours, c'est que PEDRO-BOAT ait si mal réagi. Voilà un chantier naval qui construit des bateaux depuis 30 ans - la coque d'Apoutsiak porte le numéro 1665 - mais dont le responsable réparations-maintenance a pour seule réaction, en juin, de renvoyer la faute vers KOEJAC, dont le mécanicien aurait dû, selon lui, (re) vérifier le réglage du thermostat après avoir réparé l'étanchéité. En présence d'un incident de ce type, cette réaction est incompréhensible de légèreté, de désinvolture, de désintérêt du client. C'est purement et simplement choquant.

Lundi , 11 octobre 2010.

Je fais un mél à mon correspondant MAIF pour lui rappeler que les 15 jours supplémentaires que l’expert s’était accordés sont écoulés depuis une semaine ; je demande s’il a envoyé son rapport et si je peux en avoir connaissance … pas de réponse.
Par ailleurs, je suis en train de me dire que cela va faire 3 semaines que ma lettre de réclamation à la MAIF a été réceptionnée et je n’ai toujours pas de réaction.
Petit miracle : dans l’après-midi, je suis appelé par une dame de la MAIF qui m’informe qu’elle est chargée de traiter ma lettre de réclamation. Elle reconnait que ce dossier n’a pas été géré avec les diligences que l’on serait en droit  d’attendre. Elle m’affirme qu’elle va faire le siège de l’expert pour qu’il lui remette son rapport sous 48 heures et promet de me rappeler mercredi.

Jeudi, 14 octobre 2010.

Finalement on ne m’a pas rappelé mercredi mais aujourd’hui, en début d’après midi. La dame qui suit maintenant notre dossier m’informe que la MAIF a reçu le rapport d’expertise (oui, oui, enfin !) ainsi que les devis des réparations et des coûts annexes. On peut donc prendre des décisions :   
  • (1) la MAIF va pouvoir formuler son recours contre PEDRO-BOAT ;
  • (2) dans un premier temps, elle va nous indemniser pour la partie « dégâts des eaux », c'est-à-dire le changement du chargeur-onduleur ;
  • (3) le solde de la facture des réparations et de l’immobilisation à quai du bateau nous sera remboursé après reversement par PEDRO-BOAT à la MAIF de l’ensemble des coûts du sinistre, dont ils sont bien responsables ;
  • (4) je peux signer « bon pour accord » les devis que m’a fait parvenir KOEJAC.
Mon interlocutrice m’assure que je vais recevoir dans les jours prochains une lettre confirmant ses propos ainsi que le virement correspondant aux frais de remplacement du chargeur-onduleur.

Je n’arrive pas à me réjouir de cette nouvelle ; 3 mois et demi se sont écoulés depuis que j’ai signalé l’incident à PEDRO-BOAT, qui nous a laissés en plan, 3 mois depuis le premier déplacement  de l’expert à Strasbourg … 
De plus, à mes yeux et pour l’instant, le dossier n’en est qu’à un début de solution.

Jeudi, 15 octobre 2010.

Nous recevons aujourd'hui un message de PEDRO-BOAT. Le chargé de communication essaie de nous expliquer la position de PEDRO ; j'en retiens ici l'essentiel : ils attendent le rapport de l'expert pour décider si oui ou non il s'agit d'un incident entrant sous la garantie constructeur.
Mais, grande surprise : suite à mes regrets sur leur absence à la réunion contradictoire du 7 septembre dernier, PEDRO-BOAT affirme qu'ils n'ont pas connaissance d'une réunion à Strasbourg, le 7 septembre.  
C'est grave !
J'ai, pour ma part, bien reçu une copie de la convocation à cette réunion, de la part de Cunningham-Lindsey, mais en en envoi simple ; d'ailleurs j'en parle sur ce blog ; la lettre porte la mention "lettre recommandée avec AR" sous l'adresse de PEDRO-BOAT. 
Dans cette affaire, quelqu'un ment : s'il existe un accusé de réception de cet envoi, c'est PEDRO-BOAT ... S'il n'existe pas d'accusé de réception, c'est CUNNINGHAM-LINDSEY ...
J'ai suggéré à la MAIF de demander à voir cet accusé de réception ... 
A suivre ...

Samedi, 16 octobre 2010.

Le courrier promis par la MAIF est arrivé aujourd'hui. La copie du rapport d'expertise (copie d'un envoi par fax) y est jointe. 
La lecture de ce rapport me confirme que les constatations du 15 juillet étaient suffisantes pour conclure que la responsabilité de PEDRO-BOAT était pleinement engagée. L’expertise contradictoire - totalement inutile - du 7 septembre aurait pu être réservée pour le cas où PEDRO-BOAT aurait contesté les conclusions de l’expertise du 15 juillet. Encore aurait-il fallu qu’ils disposent de ces conclusions ...
La partie chiffrée du rapport comporte quelques erreurs, tant techniques (on propose de remplacer un chauffe-eau de 45 litres par un chauffe-eau de 30 litres, par exemple) que des redondances de facturation, d'un devis à l'autre, tout cela bien que l'expert signe son rapport avec la mention "devis vérifiés et acceptés" ...
J'ai signalé ces erreurs à la MAIF, que puis-je faire d'autre.

Mardi, 2 novembre 2010

Le 21 octobre dernier, j'ai demandé à PEDRO BOAT de bien vouloir m'indiquer la contenance exacte du chauffe-eau du LEVANTO 32' ; ma facture d'achat du bateau indique une contenance de 45 litres, alors que le technicien de KOEJAC l'évalue à 30 litres ; il convenait donc de vérifier auprès du constructeur. La réponse a dû leur poser quelques problèmes ... car elle a mis 10 jours à m'arriver.
Finalement, il s'agit d'un 40 litres !  C'est génial de constater que le concessionnaire-importateur français [à l'époque CONSTANCE BOAT à Aigues-Mortes] connaissait si mal ses produits qu'il met sur le descriptif de la facture un chauffe-eau de 45 litres, alors que c'est en réalité un 40 litres.
Curieusement, sur le site de Pedro Boat [http://www.pedro-boat.co.uk/pages/models/pedro-levanto-32.html] le LEVANTO 32 est également annoncé avec un chauffe-eau de 45 litres !   Bravo !

Dimanche, 28 novembre 2010

C'est le 6 octobre dernier que nous avons reçu cette lettre de PEDRO BOAT par laquelle ils nous faisaient part de leur désir de nous aider à trouver une solution à notre situation. Depuis, il ne s'est rien passé de concret qui puisse nous laisser penser qu'ils souhaitent vraiment transiger ou faire une offre amiable d'arrangement, voire de dédommagement. 
Tout juste se sont-ils contentés de rappeler, dans un message de début novembre, qu'aux termes de leurs conditions de garantie il fallait un accord préalable, avant toute réparation, pour que celle-ci puisse être prise en charge au titre de la garantie.  

D'écrire cela après plus de trois mois de contentieux et après avoir laissé passer deux réunions d'expertise, c'est plutôt gonflé et même sacrément déplacé !

En réponse et pour leur rappeler que c'est suite à leur refus de prendre notre panne en charge au titre de la garantie que nous sommes, depuis fin juin, dans une affaire de "défense et recours", je les ai invités à attendre le compte-rendu d'expertise et le mémoire chiffré de la MAIF pour adresser leurs observations aux services juridiques de la MAIF.

Vendredi, 31 décembre 2010

Voilà un peu plus de six mois que cet incident "chauffe-eau" s'est produit ...
Après que le technicien de KOEJAC ait enfin pu confirmer la contenance exacte de ce chauffe-eau - il n'avait plus confiance et voulait donc en mesurer lui-même le volume  après l'avoir démonté - la MAIF, ayant reçu le devis (corrigé) de son remplacement, m'a avisé peu avant Noël que le dossier de réclamation contre PEDRO BOAT était maintenant prêt à être présenté au chantier naval.
Il reste maintenant à PEDRO BOAT à faire "amende honorable" et à reconnaître qu'à l'origine de l'incident il y a bien un double vice caché - un thermostat qui ne fonctionnait pas et une vanne de sécurité défaillante -, ce qui engage sa responsabilité légale de constructeur.
Nous espérons pouvoir, bientôt, clore ce blog par l'annonce de la réparation complète du préjudice matériel subi. Quant au préjudice immatériel que représente pour nous cette saison d'été ratée, nous devrons sans doute en faire notre affaire : il y a pire  malheur ! 
Je persiste  toutefois à penser qu'on aurait pu l'éviter si PEDRO BOAT s'était montré un peu soucieux de suivi de sa clientèle.

Mardi, 24 mai 2011.

Voilà presque un an que cet incident a eu lieu, mais Pedro Boat n'a toujours pas honoré ses obligations de fabricant, responsable des vices cachés d'un produit qu'il a diffusé.
Je trouve assez cocasse les publicités que je viens de relever sur internet et qu'il convient de mettre en face de ce qui est écrit ci-dessus (malheureusement, ces articles sont en allemand ... ou heureusement pour eux, car peu de gens feront le rapprochement) ; voici les liens vers deux articles de presse spécialisée datés de mai 2011 :


auxquels il faut opposer l'absence de Pedro Boat à deux réunions d'expertise d'un dégât survenu en période de garantie ! A l'époque, on ne leur demandait pas de réparer, juste d'être présents !